Champ de Mars, Paris.
Samedi 10 juin 2000.



15h30. Après de nombreux détours dans les rues environnantes, j'arrive sur l'esplanade du Champs de Mars. La foule est déjà au rendez-vous, et je me fraye non sans mal un passage en direction de la scène. A quelques mètres de mon but, je comprends que je ne pourrais pas aller plus loin. Ici, la place se fait rare, et lorsque je peux enfin m'asseoir… je mesure ma chance ! Tout autour de moi, on bavarde, on fait la sieste, on joue à la belote, on suit en direct la finale de Roland Garros, on observe les derniers mouvements sur scène à la jumelle…

L'ambiance est conviviale, bon enfant. On est venus en famille, entre amis, en amoureux… toutes générations confondues. Johnny est présent partout : des casquettes aux tee-shirts, en passant par les tatouages… On attend, on l'attend, et le temps passe relativement vite. Vers vingt heures, un mouvement pousse la foule vers l'avant. Je gagne quelques mètres, mais à partir de là, j'attendrais debout !


21h. La foule est en liesse… plus qu'une demie heure avant le début du concert. Ma patience est enfin récompensée : les écrans retransmettent les coulisses de l'événement diffusé en direct sur TF1. Pendant qu' Arthur fait la causette avec Line Renaud, Laetitia, Djamel, Jean-Claude Camus, Laurent Gera… le décompte est lancé. Mes yeux ne quittent plus l'écran…. dernières minutes, dernières secondes… le public trépigne, c'est l'euphorie…. et ça y est, c'est parti !


21h30. Une fois n'est pas coutume, le concert commence à l'heure ! Johnny apparaît enfin, et la foule s'enflamme… Moi, il me faudra trois chansons pour "entrer" dans le concert… pas facile de réaliser qu'on y est "pour de vrai" quant on en a tellement rêvé !!!

Le déclic se fait sur "Le pénitencier", et voilà, je ne touche plus terre… Ma voix se joint à celles des milliers de fans qui accompagnent le chanteur à chaque titre. Entre deux chansons, quelqu'un hurle "Joyeux anniversaire Johnny !"… comme pour nous rappeler que cette fête, c'est d'abord la sienne, et qu'il nous offre le plus beau des cadeaux en la partageant avec nous. Alors évidemment, le show est à la hauteur, et on en prend plein les yeux…

La Tour Eiffel disparaît à plusieurs reprises derrière les éclats des feux d'artifice, les danseuses du Crazy Horse font une apparition seins nus sur "Le feu", les invités sont aussi de la partie…

A retenir, la prestation étonnante de Catherine Ringer dans "Ma gueule", les duos sympathiques de la star avec Florent Pagny ("La musique que j'aime") et Jean-Louis Aubert ("Fils de personne"). Aucun souvenir par contre de l'adolescente Sonia Lacen ("Vivre pour le meilleur"), apparemment charmante sur les écrans, mais dont la voix n'a malheureusement pas porté jusqu'à moi…


Minuit. C'est appuyé par un véritable spectacle de sons et lumières que Johnny retrace les moments forts de sa carrière. Pendant deux heures et demie, on n'entend et on ne voit que lui. Charismatique, généreux, il transmet toute son énergie et toute sa joie au public venu l'admirer.

Le final splendide rend hommage à Edith Piaf. Lorsque Johnny entame "Non, je ne regrette rien", l'émotion est dans tous les cœurs. Le sien le premier quand il murmure, étonné et heureux, "Eh bien voilà… on l'a fait !".

C'est vrai, on l'a fait avec lui… On était plus de quatre cent mille ce soir-là à être venus pour lui, pour nous. Et nous non plus, on ne regrette rien…




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