Chronique
pour l'an 2000
1966 (Claude Moine / Jean Pierre Bourtayre)
Peuple de l'an 2000
Je viens, braves gens,
De la nuit des temps
Parler d'un passé
Peut-être oublié
Mais très excitant
Les hommes sur la Terre
S'aimaient comme des frères
Et leur seul but sacré
S'appelait tiercé
Qu'ils répudiaient parfois
Pour un beau porte-clés
C'est au milieu
De cette joie tranquille
Que se déclencha
La grande bataille
Qu'on appela terrible
Et qui opposa
Deux de nos idoles
Nommées dans le vent
Qui pour une mèche de cheveux
Aux poudres mirent le feu
Partageant la planète
En deux clans très curieux
Beatniks et antis
Tels étaient leurs slogans
Guitares et ciseaux
Leurs seules armes
Du moment
Moi qui n'était que bon enfant
Je fus nommé sur le champ
Arbitre pour ce match sanglant
Rejetant mes conseils
Maintes fois prodigués
La lutte a continué
Ils préféraient se battre
Refusant de penser
Que venant les années
A quarante ans leurs crânes
Seraient désertés
Mais ils me rétorquaient :
"Toi reste dans ton coin
Et laisse nous profiter
De cette publicité".
Beatniks et antis
Tels étaient leurs slogans
Guitares et ciseaux
Leurs seules armes
Du moment
Les Casques Bleus furent débordés
Les lois de la guerre renversées
Oui, le Monde fut bouleversé
La morale de cette chronique
Est simple à constater :
Les cheveux sont ingrats
A quoi bon les chanter ?
Braves gens de l'An 2000
Je ne vous souhaite pas
Cette guerre civile
Terrible qui un jour nous arriva !