25/06
        2010 (Joe Sample)


        25/06 son coeur a lâché
        J'ai eu beau zapper, mais, impossible d'y échapper
        Quand le JT se mue en produit dérivé
        Téhéran continue de cramer
        Le thriller est terminé

        Derrière son clavier
        Tout le monde y va de son R.I.P.
        Mais, quand un pays entier suffoque
        Mes amis virtuels préfèrent s'envoyer des poke
        Il a cessé de chanter
        Et à Bagdad, les balles, elles, continuent de siffler
        C'est ce que j'ai lu vite fait, comme un texte au karaoké
        Entre le cours de la bourse et le résultat du quinté
        Il est tombé à pic 21h50 pile
        Pour faire l'économie des infos urticantes
        Le choix a été vite fait
        Entre un spectacle et le réel
        Une drôle de dame est Mickael

        25/06 il nous quitte avant l'âge
        Et la rubrique nécrologique s'invite en première page
        En marge, je pense à l'homme de 50 ans
        Un Peter Pan au gant d'argent
        Avançant dans le temps au moonwalk pour retrouver l'enfant
        Un seul pas, de la créature à l'idole
        Quoi mieux, comme sépulture qu'une tête de gondole ?
        Entre beat it et bad le cœur du président chaloupe
        6 mois plus tard, I want you back en Guadeloupe

        Quand l'overdose supplante l'hommage
        Et que les médias développent un appétit de nécrophage
        Les sujets vivants ne cadrent plus dans l'image
        Encore mois les campeurs urbains et ceux qui pointent au chômage
        Le rêve n'a pas de prix
        Et tout le monde est avide d'offrir 500 000 à Johnny
        Si j'ai une fille je l'appellerai Palestine, Israël
        Si c'est un garçon ce sera Mickael

        25/06 c'est la fin d'une époque
        Le Roi est mort, vive le Roi de la Pop
        L'occase de vider les stocks
        Remonter dans le top et profiter du vague à l'âme
        Puisqu'il n'allumera plus les dalles de macadam
        On s'enflamme, on s'emballe sur la chorégraphie du clip de Bad
        Et un attenta de plus à Bagdad
        Les paysans battent le pavé dans l'indifférence
        Et on regarde en boucle trois pas de danse

        D'images en images on divague
        On zigzague du caisson d'oxygène au body bag
        Sans blague, la sensation d'être pris en otage
        Entre un visage d'ange et un masque sans âge

        Aujourd'hui à la une pas de happy end
        Demain, ils rebaptisent la planète Neverland
        A croire que même la planète elle,
        S'est arrêtée de tourner pour Mickael


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