Ton fils
        1986 (J. J. Goldman)


        On perd sa vie parfois
        A devoir la gagner.
        Y'en a qui naissent rois,
        D'autres du mauvais côté.

        Toi, tu viens d'un pays
        Que t'as presque oublié,
        De sable et de soleil
        Et d'éternel été.

        Ceux qui ont de la chance
        Y passent leurs vacances
        Mais ceux qui y sont nés
        Ne peuvent y travailler

        Après toutes ces années
        Juste pour exister,
        J'ai juste envie de dire
        A tes yeux fatigués

        Je voudrais que ton fils vive mieux que toi,
        Qu'on le respecte, mieux, qu'on le vouvoie,
        Comme un homme, un Monsieur
        Qui ne baisse pas les yeux,
        Pareil à tous ces gens qui parlent sans accent.

        Je voudrais que ton fils vive mieux que toi,
        Qu'il aie toutes ses chances, tous ses droits,
        Qu'il aie une signature, des mains blanches, une voiture
        Et des papiers d'identité à perpétuité.

        T'es pas un grand causeur
        On t'l'a jamais demandé
        T'as payé en sueur
        Le prix quel faut payer

        Tu voulais qu'il ait tout
        Sans jamais rien compter
        Pour qu'il ait toutes ses chances
        Comme les enfants de France

        Pour un dernier désir
        Pour une ultime envie,
        La seule raison de croire
        A un sens à ta vie

        Je voudrais que ton fils vive mieux que toi,
        Qu'on le respecte, mieux, qu'on le vouvoie,
        Comme un homme, un Monsieur
        Qui ne baisse pas les yeux,
        Pareil à tous ces gens qui parlent sans accent

        Je voudrais que ton fils vive mieux que toi,
        Qu'il aie toutes ses chances, tous ses droits,
        Qu'il aie une signature, des mains blanches, une voiture,
        Et des papiers d'identité à perpétuité.



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